Comprendre la vraie nature de nos émotions : instinct ou intellectualisation ?

Qu’est-ce qu’une émotion instinctive ?

Une émotion est une information composée :

• d’énergie
• d’une empreinte émotionnelle (peur, joie, amour, tristesse,…),
• d’informations corporelles précises

Une émotion instinctive est :

• instinctive
• informative
• objective
• immédiate

Elle sert une fonction. Elle n’est ni “positive”, ni “négative”. Nous la vivons seulement comme agréable ou désagréable.

Exemple : fonctionnement d’une émotion instinctive

Vous sortez de chez vous, le nez sur votre téléphone, et vous commencez à traverser la route. Vous n’avez rien entendu : pas de moteur, pas de bruit. Soudain, votre corps vous immobilise. Une émotion de peur intense vous traverse, avant même que vous ne compreniez pourquoi.

Vous relevez la tête : une voiture électrique arrive droit sur vous.

Que s’est-il passé ?

• Le corps a capté l’information (un objet arrive vite en direction de votre trajectoire).
• Il déclenche une émotion instinctive de peur.
• L’émotion circule pour préparer les systèmes (hormones, contractions musculaires, vigilance…).
• Le réflexe instinctif vous arrête net.
• L’émotion atteint l’intellect : vous comprenez enfin le danger.
• La voiture passe. Le danger est terminé.

Que devient l’émotion instinctive ?

• L’information émotionnelle est mémorisée :
  • dans le cerveau (apprentissage cognitif)
  • dans le corps (réflexe renforcé)
• L’empreinte émotionnelle est envoyée à la “poubelle émotionnelle”, libérée pendant le sommeil.
• L’énergie redevient neutre et reprend sa fonction.

Vous ne ressentez plus rien une fois le danger passé. Votre corps vient de vous sauver la vie. L’émotion instinctive est toujours juste, adaptée, brève et utile.

Qu’est-ce qu’une émotion intellectualisée ?

Une émotion intellectualisée est composée :

• d’énergie
• d’une empreinte émotionnelle
• sans information corporelle

Elle est déclenchée par l’intellectualisation, c’est-à-dire par la pensée qui prend le contrôle du fonctionnement naturel de l’émotion.

À l’origine, l’intellect est capable de déclencher une émotion si un système du corps dysfonctionne. Mais l’intellectualisation, elle, déclenche une émotion sans information corporelle, uniquement à partir d’interprétations, de peurs, de croyances ou de scénarios imaginaires.

Une émotion intellectualisée est :

• non informative
• subjective
• intrusive
• disproportionnée
• irrationnelle
• immédiate ou à retardement
• auto-alimentée

Elle génère du stress et des angoisses intellectualisées, voire des phobies.

Exemple du fonctionnement d’une émotion intellectualisée

Une personne doit passer un examen. Elle a travaillé, révisé, anticipé. Pourtant, elle a “peur d’échouer”.

Que se passe-t-il ?

• L’intellectualisation déclenche une peur intellectualisée : énergie + empreinte de peur, sans information.
• L’émotion circule dans le corps : les systèmes sont informés de la peur… sans savoir comment réagir.
• Le corps produit un stress instinctif (il manque l’information) et un stress intellectualisé (la pensée tourne en boucle).
• L’émotion arrive à l’intellect qui ne peut rien traiter, puisqu’aucune information n’existe.
• La peur s’amplifie, génère une autre peur intellectualisée, puis une autre,…
• À l’examen, les capacités chutent : concentration, mémoire, attention, cohérence, respiration, vision, équilibre,..
• Selon l’intensité, la personne peut réussir ou échouer, mais dans les deux cas, son potentiel est réduit.
• Que devient l’émotion si la personne parvient à la libérer ?
  • Il n’y a pas d’information émotionnelle mais le cerveau et le corps mémoriseront que cette situation est facteur de peur. Donc la personne pourra avoir peur de repasser d’autres examens par la suite, voire ne plus être dans la capacité d’en repasser à nouveau. Dans ce cas, cela peut conduire à une phobie.
  • L’empreinte émotionnelle est envoyée vers la “poubelle émotionnelle”, qui sera libérée lors du sommeil.
  • L’énergie redevient neutre sans information ni empreinte, elle reprend sa fonction première.
• La personne ne ressent plus l’émotion sauf si elle l’alimente d’une nouvelle peur intellectualisée dans l’attente des résultats.

Et après ?

• Le cerveau mémorise : Examen = danger.
• Le corps mémorise : Examen = peur.
• La personne pourra ensuite redouter ou éviter les examens.
• Cela peut devenir une phobie.

Que devient l’émotion ?

• L’empreinte émotionnelle est envoyée dans la “poubelle émotionnelle”.
• L’énergie redevient neutre si l’émotion n’est pas alimentée à nouveau.

Vous venez de dire à votre corps qu’il y avait un danger alors que pour lui, il n’y en avait pas. Il ne sait évidemment pas quoi en faire, ni comment réagir face à cela. Une émotion instinctive peut aussi déclencher des émotions intellectualisées si l’intellectualisation s’en empare.

Les blocages émotionnels

Une émotion, instinctive ou intellectualisée, doit circuler. Mais elle peut se bloquer à n’importe quelle étape, dans n’importe quelle zone :

• appareils reproducteurs
• vessie, reins,…
• intestins
• foie, pancréas, estomac,…
• poumons
• cœur
• gorge
• etc.

C’est un blocage émotionnel.

Blocages d’émotions instinctives

Moins courant, mais possibles (choc, trauma,…). Le corps finit souvent par trouver une solution.

Blocages d’émotions intellectualisées

Très fréquents, très impactants. Le corps ne peut pas les débloquer seul, car il n’est pas à l’origine de ces émotions.

Cela entraîne :

• perturbation de la circulation énergétique
• dérèglements des connexions et transmissions
• dysfonctionnements de systèmes corporels, émotionnels, énergétiques,…
• déprogrammation de certaines fonctions,…

Par exemple :

Une cellule multicellulaire peut se dupliquer sous une émotion intellectualisée en reproduisant un état “unicellulaire”. Si le système immunitaire ne peut pas l’atteindre (à cause du blocage émotionnel), cette cellule unicellulaire peut se redévelopper. Ce mécanisme peut conduire à la formation d’une tumeur.

Comment peut-on arriver à bloquer des émotions ?

La majorité du temps, c’est bien évidemment involontaire ou inconscient.

Quelques exemples :

• Ne pas les comprendre
• Ne pas les accepter par peur ou déni
• Ne pas savoir ou vouloir les gérer
• Ne pas savoir ou vouloir traiter les sujets qui les déclenchent ou les alimentent
• Etc.